Depuis les premières frappes israéliennes contre l’Iran et la riposte de Téhéran, les infrastructures énergétiques sont des objectifs prioritaires pour les deux belligérants. Sur le sol iranien, la raffinerie de South Pars, qui fournit 70 % du gaz consommé dans le pays, a été frappée par Tsahal. En Israël, une centrale électrique et une raffinerie de pétrole à Haïfa ont été endommagées par des tirs de missiles iraniens.

Ce ciblage et l’importance cruciale de l’accès à l’énergie laissent craindre un possible blocage du détroit d’Ormuz, couloir maritime stratégique entre Oman et l’Iran. La menace, récemment brandie par un député iranien, est une arme concrète à disposition des autorités iraniennes puisque 25 % du pétrole raffiné dans le monde, de même qu’un tiers des exportations mondiales de GNL, y transitent depuis le golfe Persique.

Certes, perturber le trafic maritime à Ormuz serait très coûteux pour Téhéran – qui pourrait donc manier cette arme géopolitique en dernier recours – mais aussi pour ses ennemis et l’ensemble de l’économie mondiale. Elle provoquerait une flambée des cours du pétrole et un possible choc économique et financier. Sans mentionner le risque d’une confrontation militaire plus large impliquant d’autres puissances.

Mais si le régime iranien se sent acculé et estime n’avoir plus rien à perdre ou plus rien à sauver, il pourrait mettre la menace à exécution.