Donald Trump a savouré son triomphe en début de semaine lors de son déplacement en Israël, suivi d’un sommet pour la paix, organisé à Charm el-Cheikh, en Égypte. Près de deux ans après le massacre du 7 octobre, le président américain a obtenu au forceps, et avec l’aide notamment de l’Égypte, du Qatar et de la Turquie, la libération des derniers otages, l’arrêt des bombardements et la reprise de la distribution de l’aide alimentaire dans la bande de Gaza.

Entourés de chefs d’État du Moyen-Orient et d’Europe, le président américain a estimé que « ce grand jour pour le monde arabe et musulman, Israël, les pays de la région et les États-Unis d’Amérique » devrait ouvrir la voie à une paix durable. « Du jamais vu depuis 3 000 ans », s’est auto-congratulé le milliardaire, qui n’a pas caché les ambitions de son administration en matière de business. Cette première phase, si elle est respectée par les deux parties, ouvrira la voie vers un accord de paix global en 21 points qui doit, selon la Maison Blanche, permettre la reconstruction de la bande de Gaza, dont 82 % du territoire est considéré comme détruit ou gravement endommagé par l’ONU. 

Donald Trump a évoqué l’idée d’en faire la « Riviera du Moyen-Orient » et a insisté sur les bénéfices économiques que pourraient récolter les pays de la région d’une paix durable. 

« L’Égypte travaillera avec les États-Unis, en coordination avec ses partenaires, dans les prochains jours, pour jeter les bases de la reconstruction de la bande de Gaza, et nous avons l’intention d’accueillir une conférence sur son relèvement initial, sa reconstruction et son développement », a confirmé le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, président de l’Égypte.

Parallèlement à Charm el-Cheikh, se tenait en Angleterre une conférence de financement avec des représentants de l’Arabie saoudite, de l’Autorité palestinienne et de bailleurs de fonds. Selon un communiqué de Downing Street, « divers partenaires internationaux » dont l’Allemagne, l’Italie, la Jordanie et des acteurs comme la Banque européenne pour la reconstruction et le développement et la Banque mondiale y participaient. 

Pour assurer leurs investissements, ces bailleurs de fonds internationaux insistent sur la nécessité de développer les ressources naturelles de la région, au premier rang desquelles les hydrocarbures présents au sud de la Méditerranée. Le champ gazier de Gaza Marine, découvert en 1999 et contenant pas moins de 30 milliards de m3 de gaz naturel, toujours inexploité en raison des guerres à répétition, pourrait être l’un des projets phares de cette renaissance. À condition que l’appel du business soit plus fort que celui des armes.