À quelques semaines de la 3e Conférence des Nations unies sur l’Océan, organisée à Nice du 9 au 13 juin, Donald Trump assène un mauvais coup à la protection des espaces maritimes. Le président américain vient de signer un décret pour réautoriser la pêche commerciale dans un sanctuaire de l’océan Pacifique, vaste comme le Pérou et protégé par les États-Unis depuis 2009.
Abritant l’un des écosystèmes les plus menacés par le changement climatique sur sept îles et atolls, le Pacific Remote Islands Marine National Monument (PRIMNM), créé par le président George Bush, s’étend sur 1,2 million de km2 au sud-ouest d’Hawaï. Cette aire protégée constitue un refuge pour de nombreuses espèces de mammifères marins, coraux ou plantes endémiques et sert à la nidification des oiseaux de mer.
Cinq des sept îles du PRIMNM étaient jusqu’alors gérées par la National Oceanic and Atmospheric Administration (la NOAA, menacée de démantèlement par Donald Trump) et par le U.S. Fish and Wildlife Service qui assurent un accès strictement réglementé à ces îlots.
Pour justifier sa décision, Donald Trump a prétexté que cette aire contraignait les pêcheurs américains à aller « plus au large, dans les eaux internationales pour concurrencer des flottes étrangères mal réglementées et fortement subventionnées ». Il a ajouté que la gestion de cette zone « ne contribuait guère à protéger les populations de poissons contre la surpêche, car les thons et autres espèces sont migrateurs par nature et n’y résident pas en permanence ». Un signal inquiétant à la veille de la grand-messe de l’ONU pour la préservation des océans.