« Les droits de douane injustifiés sur l’Union européenne ne resteront pas sans réponse : ils déclencheront des contre-mesures fermes et proportionnées », a réagi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, quelques heures après la signature par Donald Trump d’un décret introduisant des droits de douane de 25 % sur les importations américaines d’acier et d’aluminium, le 10 février dernier.
Des mots fermes qui tranchent avec la léthargie régnant ces dernières semaines en Europe, pendue au résultat des élections législatives allemandes. Sans chancelier, pas d’avancées. « On attend un peu le résultat… », confiait le participant à une récente réunion de l’Office franco-allemand pour la transition énergétique.
A Bruxelles, beaucoup anticipent la victoire du conservateur (CDU) Friedrich Merz. L’arrivée de ce francophile et europhile permettrait à Ursula von der Leyen de défendre la politique européenne « pragmatique » face à Trump qu’elle a présenté aux ambassadeurs des 27 la semaine dernière, sans pour autant trop se rapprocher de la Chine, envers qui « Merz nourrit un scepticisme conscient de la dépendance de son pays à son égard », confie un chercheur spécialiste en relations Europe-Asie.
D’autres sont plus inquiets. « La réponse du PPE (groupe de la CDU au Parlement européen, Ndlr) à la coalition allemande déterminera la suite », avance un eurodéputé socialiste en pointe sur les questions d’énergie. Or selon lui, les récentes complaisances de Merz envers l’extrême-droite sur l’immigration offrent un boulevard à la normalisation de l’alliance des droites dans l’hémicycle européen. Conséquence possible ? « L’accentuation de la fragilité du Green Deal », conclut un chercheur franco-allemand spécialiste en politique énergétique.