La Russie et la Chine ont signé un accord pour construire le gazoduc Power of Siberia 2. D’une capacité de transport de 50 milliards de m3 par an, soit l’équivalent de Nord Stream 2 saboté en mer Baltique, cette infrastructure de plus de 6 000 kilomètres de long symbolise le pivot de la Russie, dont le gaz naturel n’est plus le bienvenu en Europe.
Les détails, notamment financiers, de cet accord n’ont pas été dévoilés par les deux pays. Chacun y trouve son intérêt. La Russie pour exporter son gaz vers un pays considéré comme fiable (avec un contrat sur trente ans), et la Chine qui sécurise un approvisionnement de long terme à un prix assurément moins élevé que le gaz naturel liquéfié importé d’Australie ou du Qatar, ses deux principaux fournisseurs — les importations américaines ayant été suspendues depuis le lancement de la guerre commerciale en début d’année.
L’accord sino-russe s’est conclu lors du 25e sommet de l’Organisation de coopération de Shangai (OCS), à Tianjin. Cette institution fondée en 2001 comprend aujourd’hui la Russie, la Biélorussie, la Chine, l’Inde, l’Iran, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Pakistan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan. L’Afghanistan et la Mongolie sont des États observateurs, et 14 autres pays, dont plusieurs du Moyen-Orient, sont des « partenaires de dialogue ».
Lors du sommet, le président chinois Xi Jinping a rappelé la volonté de ses membres de s’affranchir de l’influence occidentale et de réformer les institutions internationales, afin que leurs voix soient davantage prises en compte dans le concert des nations.