Donald Trump aurait-il décroché en Afrique son premier succès en tant que « faiseur de paix » ? Sur le papier, cela y ressemble fortement. Signé à Washington le 27 juin, l’accord entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC) ambitionne de mettre fin à un conflit vieux de trente ans.

Ce texte, qui penche fortement en faveur de Kigali, sans aucune mention aux rebelles du M23 ou aux massacres de populations civiles, prévoit la cessation des hostilités entre les deux pays, la neutralisation des groupes armés et le retrait des forces rwandaises de l’Est congolais.

Mais ce deal sous l’égide des États-Unis n’est pas sans contreparties. Et le plaidoyer pacifique de l’administration Trump peine à masquer son objectif réel : s’octroyer un accès privilégié aux minerais stratégiques de RDC, dont le sous-sol contient des réserves importantes notamment de cobalt et cuivre. Raison de son accueil mitigé à Kinshasa.

Dans un contexte de concurrence avec la Chine, le volet économique du texte à des contours volontairement flous. En théorie, l’objectif est de satisfaire tout le monde. D’où l’idée de structurer la filière minière congolaise, de faire raffiner ces minerais au Rwanda mais surtout de le faire par et pour des entreprises américaines. Car in fine l’objectif de Washington est bien de sécuriser ses approvisionnements en matériaux critiques tout en concurrençant Pékin.