À bas bruit, l’Inde recompose son jeu énergétique. Entre février et mai 2025, ses importations de pétrole brut en provenance des États-Unis ont augmenté de 44 %, atteignant 253 000 barils par jour, contre 175 000 sur la même période l’année précédente, selon les données de la société Kpler. Cette hausse se fait au détriment de ses fournisseurs traditionnels comme l’Arabie saoudite, l’Irak, mais aussi la Russie, qui reste toutefois son principal partenaire. 

Depuis 2022, l’Inde s’appuie en effet largement sur le brut russe, rendu particulièrement attractif par les sanctions occidentales. Mais ce choix, dicté jusqu’ici par l’économie, pourrait vite devenir un fardeau. Un projet de loi au Sénat américain prévoit en effet des droits de douane punitifs (allant jusqu’à 500 %) sur les pays achetant du pétrole russe. Et l’Inde est explicitement visée. Dans le même temps, New Delhi doit affronter une autre menace : celle d’une taxe de 26 % sur ses exportations vers le marché américain.

Face à cette double pression, le pays montre sa bonne volonté à travers ses choix énergétiques. Miser sur le pétrole américain, c’est envoyer un signal politique clair à Washington.