Les combats s’intensifient à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, entre d’un côté les rebelles du M23, actifs en République démocratique du Congo (RDC) et soutenus par des soldats rwandais, et de l’autre, les forces régulières congolaises. Cette nouvelle flambée de violences laisse craindre un embrasement armé et illustre la lutte sous-jacente pour l’accaparement des ressources minières.
Depuis plusieurs années, les avancées du M23 répondent à une logique de contrôle et d’exploitation des minerais dont la région regorge. La prise de Rubaya en avril 2024, l’une des principales mines de coltan (utilisé pour les téléphones mobiles et les ordinateurs portables) de RDC à l’origine de 15 % de la production mondiale, en est une illustration. Exportés illégalement vers le Rwanda ou l’Ouganda, ces « minerais de sang » permettent au M23 de générer des centaines de milliers de dollars et privent Kinshasa de l’un de ses principaux revenus. In fine, la lutte pour leur contrôle alimente une crise humanitaire d’ampleur et pourrait être à l’origine d’un conflit à plus vaste échelle entre Kinshasa et Kigali.