Les Etats membres de l’Organisation Maritime Internationale (OMI) ont voté le 11 avril à la majorité en faveur du tout premier système de tarification du carbone dans le transport maritime. Ce vote historique vise à réduire progressivement « l’intensité carbone » des carburants utilisés par les navires, afin d’atteindre zéro émission de gaz à effet de serre dans le secteur maritime en 2050. Pour y parvenir, l’OMI a défini des quotas et des seuils d’émissions au-delà desquels des pénalités seront à payer, au moyen d’achats « d’unités correctives » auprès d’un fonds « zéro émission nette ». Celui-ci servira à soutenir financièrement la transition énergétique du secteur, notamment celle des pays en développement.
Ce système inédit de tarification, qui doit être formellement adopté en octobre pour une entrée en vigueur en 2027, n’a pas vu le jour sans embuches. Il s’est heurté au vote « contre » de seize Etats, principalement des pays producteurs d’hydrocarbures – Russie, Arabie saoudite ou encore Emirats Arabes Unis – et surtout au retrait des Etats-Unis de la table des négociations. Formellement opposé à cette mesure, Washington est allé jusqu’à menacer de représailles les pays soutenant ce système de taxation afin de faire capoter son approbation. L’entrée en vigueur de cette future tarification risque de réserver de nouvelles « surprises » commerciales de la part de Washington…