Le devoir de vigilance européen fait grincer des dents jusqu’au Qatar. À l’occasion du forum de Doha, le ministre de l’Énergie a publiquement déclaré « espérer que l’UE réponde aux préoccupations des entreprises concernant ses lois sur la durabilité d’ici la fin du mois de décembre ». Une nouvelle charge qui s’ajoute à celle proférée le mois dernier : le ministre avait alors déclaré qu’il ne livrerait pas de GNL à l’Europe si celle-ci ne « revoyait pas la CS3D [ou devoir de vigilance, NDLR] ou ne l’assouplissait pas », en raison – officiellement – des pénalités qui s’appliqueraient. Une pression qui illustre la vulnérabilité de l’UE. Très dépendante sur le plan énergétique, elle peut difficilement se brouiller avec un pays comme le Qatar sans en payer le prix.

Depuis plusieurs mois, la future réglementation européenne sur le devoir de vigilance est attaquée de toute part, comme l’a révélé l’enquête de l’ONG SOMO sur le travail de sape effectué par une alliance de 11 multinationales pour vider cette loi de sa substance. Dans le cadre des négociations en cours, Bruxelles envisage de modifier les seuils d’application pour réduire la portée de la CS3D.