“L’Allemagne abandonne son opposition à l’énergie nucléaire”, titrait lundi le Financial Times. En d’autres termes, Berlin accepte le principe de “neutralité” des technologies bas carbone pour atteindre les objectifs européens de décarbonation. “Tous les préjugés contre le nucléaire dans la législation de l’UE seront supprimés”, a confirmé un officiel allemand au quotidien économique. Cela devrait, par exemple, se traduire par une transformation de la directive consacrée au développement des énergies “renouvelables” en directive consacrée au développement des énergies “décarbonées”. Nucléaire compris donc, ce que la France réclame depuis… l’adoption de la directive. Ces derniers jours, Paris avait même menacé de ne pas adhérer à l’ambition de réduction des émissions d’ici 2040 dans l’UE sans modification de ce texte. 

Ce pas de l’Allemagne n’est pas sans contrepartie. La France va probablement devoir soutenir davantage le développement de l’hydrogène en Europe, mais aussi reconnaître que le gaz naturel “peut constituer une énergie de transition” tel qu’il en ressort d’une tribune commune d’Emmanuel Macron et Friedrich Merz, publiée dans Le Figaro le 7 mai.

In fine, pour pousser concrètement le nucléaire, “cela veut dire de l’argent et des bras”, insiste Cécile Maisonneuve, conseillère énergie auprès de l’Ifri et de l’Institut Montaigne, sur X. “Attendons de voir si l’argent européen (budget propre, fonds sectoriels, aides d’Etat) va soutenir le nucléaire”, écrit-elle, sachant que la Commissaire européenne à la Concurrence, chargée des questions de financement, la socialiste espagnole Teresa Ribera, est loin d’être une partisane de l’atome, bien au contraire.