Deux ans à peine après avoir fermé les trois derniers réacteurs nucléaires du pays, l’Allemagne veut relancer un grand plan de développement du nucléaire à fusion soutenu à hauteur de 1 Md€. L’objectif est de disposer d’un premier réacteur au cours de la prochaine décennie et de prendre la tête de la course à cette technologie qui produit moins de déchets que le nucléaire à fission. Il s’agit d’un véritable revirement pour un pays qui a décidé après l’accident de Fukushima de sortir de l’atome. Cette décision s’inscrit dans le cadre de l’accord entre la CDU/CSU et le SPD pour constituer future coalition gouvernementale.

Aucun réacteur à fusion de taille industrielle et commerciale n’est actuellement opérationnel dans le monde. La France fait actuellement partie des nations en pointe grâce notamment à son site de Cadarache exploité par le Commissariat à l’Energie Atomique (CEA). Il abrite le tokamak West de recherche et le réacteur en construction Iter, bien plus imposant, mais qui ne prévoit au mieux qu’une mise en service en 2034. Le projet est issu d’une collaboration internationale de grande envergure : les pays de l’Union européenne, la Chine, l’Inde, le Japon, la Corée du sud, les États-Unis, mais aussi la Russie. Les sanctions imposées à cette dernière ont compliqué l’avancement du projet.