L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a publié le 16 septembre un rapport inédit qui marque un changement majeur dans sa position sur le pétrole et le gaz. Après plusieurs années à avertir d’une surabondance de pétrole brut, l’AIE affirme que la situation mondiale des gisements s’est dégradée plus rapidement que prévu, obligeant le secteur à investir massivement pour maintenir sa production actuelle.
En effet, depuis 2019, près de 90 % des investissements annuels dans l’amont pétrolier et gazier ont été consacrés à compenser les baisses de production des gisements existants. L’industrie mondiale doit désormais faire face à une bataille coûteuse pour maintenir les niveaux de production.
L’AIE a étudié 15 000 gisements de pétrole et de gaz et a relevé une dépendance croissante aux gisements de pétrole et de gaz de schiste, du fait du déclin des ressources conventionnelles. Le taux moyen de déclin annuel depuis 2015 est de 5,6 % pour le pétrole conventionnel et de 6,8 % pour le gaz naturel conventionnel.
L’AIE souligne également qu’à mesure que les gisements mondiaux s’épuisent, les réserves de pétrole et de gaz se concentreront progressivement dans des régions spécifiques, comme le Moyen-Orient et la Russie, dont les réserves géantes diminuent à un rythme plus lent. Cette concentration pourrait renforcer l’influence géopolitique de ces régions, déjà dominantes sur le marché mondial de l’énergie.