C’était l’un des marqueurs forts promis pour février 2025 par Ursula von der Leyen : inscrire dans le marbre de la loi européenne sur le climat une réduction de 90 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2040. Un objectif censé accompagner l’Union vers la neutralité carbone à l’horizon 2050. En théorie en tout cas, les étoiles semblaient s’aligner.

Mais le vent semble tourner pour les affaires du Green Deal. A Bruxelles, les ambitions s’étiolent à mesure que les échéances se rapprochent. Le texte législatif pourrait finalement être repoussé à juin ou juillet, selon Bloomberg. Pour cause ? Officiellement, la Commission veut présenter une loi climat soutenue par une majorité en trouvant des « flexibilités » dans le texte pour séduire une majorité d’États membres et de parlementaires. Et cela prend du temps.

A la recherche de « flexibilités »

Parmi les « flexibilités » considérées : recours à des crédits carbone internationaux, captation de dioxyde de carbone, et compensations sectorielles. Une manière, selon la Commission, d’adapter l’ambition aux réalités économiques.

Les réactions ne sont pas faites attendre. Des députés qui avaient adossé leur soutien à la reconduction d’Ursula Von der Leyen à ses promesses climatiques dénoncent un virage à 180 degrés. Michael Bloss, eurodéputé Vert, évoque des « débats stériles sur les flexibilités » qui diluent l’ambition initiale. À droite, au contraire, le PPE salue un rééquilibrage jugé « pragmatique ».

La Commission cherche l’équilibre entre engagement climatique et compromis politique. Mais en tempérant ses ambitions, elle prend le risque de désenchanter ses alliés les plus fervents, au moment où la crédibilité européenne sur le climat est plus scrutée que jamais.