L’Allemagne a revu à la baisse ses estimations de consommation d’électricité à l’horizon 2030 et se prépare à ajuster sa politique énergétique en conséquence. Quand le ministère de l’Economie et de l’Energie était régi par Robert Habeck (Verts), ce dernier envisageait une consommation annuelle de 750 TWh à la fin de la décennie – contre moins de 500 TWh aujourd’hui – propulsée par l’électrification des usages. Dans la nouvelle coalition, sa successeure Katherina Reiche (CDU) estime que le pays n’aura besoin que d’un peu plus de 600 TWh en 2030.
Leader européen des énergies renouvelables (EnR), l’Allemagne maintient son objectif de couvrir grâce à elles 80% de sa demande électrique en 2030. Mais le pays devra désormais construire uniquement “ce dont nous avons réellement besoin et ce qui est économiquement efficace”, argumente la nouvelle coalition. En gardant pour boussole le “coût du système” dans son ensemble, c’est-à-dire incluant la production, le stockage et la distribution de l’électricité, pour éviter de trop solliciter des réseaux déjà fragiles et coûteux à renforcer. Le marché sera laissé libre de dicter sa loi. “Toutes les mesures de financement et les subventions sont examinées pour leurs avantages macroéconomiques et réduites au niveau absolument nécessaire, y compris les tarifs d’achat fixes pour les EnR, qui seront progressivement supprimés », écrit le gouvernement.