Pour la première fois en douze ans, le changement climatique n’est plus perçu comme une menace pour la sécurité nationale des États-Unis selon l’édition 2025 du rapport « Le Monde à venir vu par la CIA » (Les Équateurs). Faut-il s’en étonner dans un pays dont le président est ouvertement climatosceptique et promoteur des énergies fossiles ? Lors des auditions au Sénat qui ont suivi la publication de ce document, le sénateur démocrate Angus King s’en émeut, rappelant que l’édition 2019, sous le premier mandat Trump, avait pointé les conséquences du changement climatique « sur les migrations de masse, la famine, les bouleversements sociaux, la violence politique ». Tulsi Gabbard, la directrice du renseignement national, se contente de répondre que le rapport 2025 « se concentre sur les menaces directes les plus extrêmes et les plus critiques pour notre sécurité nationale »…

S’il écarte le risque climatique, le rapport dresse néanmoins un état des lieux très instructif des menaces géopolitiques recensées par les services de renseignement américain. Elles viennent de différents pays, au premier rang desquels figure bien sûr la Chine de Xi Jinping lancée dans une course pour la prééminence mondiale face aux États-Unis. Ses investissements militaires, technologiques (IA, satellites…) ou encore industriels, avec le contrôle de nombreux minerais stratégiques, sont passés au crible. Son alliance avec la Russie, l’Iran et la Corée du Nord renforce encore le danger.

La guerre en Ukraine figure aussi parmi les dossiers chauds pour la CIA, de même que le conflit au Moyen-Orient. Les organisations terroristes et criminelles sont également des ennemies redoutées. Les cartels de la drogue sont ainsi jugés largement responsables des quelque 52 000 décès dus aux opioïdes synthétiques survenus en douze mois aux États-Unis.