Alors que les États-Unis et la Chine sont lancés dans une farouche bataille pour la suprématie dans l’intelligence artificielle (IA), la France organise une semaine pour l’action sur l’IA à partir du 6 février 2025, suivie d’un sommet international co-présidé avec l’Inde, qui rassemblera plus d’une centaine de chefs d’État et un millier d’entreprises et organisations à Paris. Le marché semble prêt à décoller : 75 % des chefs d’entreprise dans le monde classent l’IA dans le top 3 de leurs priorités stratégiques, selon une étude réalisée par le Boston Consulting Group (BCG) auprès de 1 800 dirigeants dans 19 pays.

Mais l’enquête souligne aussi quelques contradictions : si une entreprise sur trois prévoit d’investir plus de 25 M$ en 2025 dans l’IA, notamment en faisant appel à des « agents autonomes », la plupart des dirigeants ont du mal à évaluer la création de valeur. Seul un quart d’entre eux estime que l’IA a une valeur significative pour leur entreprise et 60 % n’arrivent pas à définir et monitorer des KPI financiers en la matière.

Les investissements annoncés et l’intégration croissante de l’IA se heurtent aussi à un manque de formation du personnel (70 % des sociétés ont formé moins d’un quart de leurs employés en 2024, exceptions faites à Singapour et au Japon). Enfin, les dirigeants expriment de fortes inquiétudes liées à la confidentialité et à la sécurité des données, au manque de contrôle ou de compréhension de l’IA ou encore à la compliance et la réglementation. Quant à l’empreinte environnementale de l’IA, pourtant forte, elle semble reléguée au second plan, tant par les politiques que par les dirigeants d’entreprise sondés par le BCG.