La 30ème conférence des Nations unies sur le changement climatique se déroulera du 10 au 21 novembre à Belém, dans le nord du Brésil. Si les difficultés logistiques – manque et cherté des logements, problèmes d’infrastructures – et l’absence des États-Unis inquiètent, des dossiers importants doivent être traités par les délégations de près de 200 pays, dix ans après l’accord de Paris.

  • Mettre à jour les engagements climatiques

Lors de l’accord de Paris, les pays se sont engagés à limiter le réchauffement « bien en deçà de 2°C » et idéalement à 1,5°C. Cet objectif est aujourd’hui loin d’être atteint. En 2025, une nouvelle série de plans climatiques nationaux (CDN) est attendue. Si l’écart entre les ambitions proposées et les objectifs requis persiste, une réaction politique forte et une feuille de route pour accélérer l’action climatique seront nécessaires.

  • Préserver les forêts

La COP30 se tient à Belém pour placer l’Amazonie au centre des débats. Le Brésil prévoit d’y lancer le Tropical Forest Forever Facility (TFFF), avec 25 milliards de dollars initiaux, visant à mobiliser 100 milliards supplémentaires auprès du secteur privé. Le fonds générerait 4 milliards de dollars par an pour financer durablement la conservation dans les pays tropicaux.

  • Financer les pays en développement

Lors de la COP29, les pays développés se sont engagés à mobiliser 300 milliards de dollars par an d’ici 2035 pour soutenir l’action climatique dans les pays en développement. Tous les acteurs devront également contribuer à atteindre un objectif global de 1 300 milliards par an d’ici là. Une feuille de route, pilotée par l’Azerbaïdjan et le Brésil, sera présentée à la COP30.

  • Sortir progressivement des énergies fossiles

À Dubaï, en 2023, les gouvernements ont acté une « transition hors des énergies fossiles » et se sont fixé des objectifs ambitieux : tripler les énergies renouvelables et doubler l’efficacité énergétique d’ici 2030. La COP30 devra faire avancer la mise en œuvre concrète de ces engagements. « La plus grande avancée que pourrait — et devrait — apporter la COP30, c’est justement cette discussion », estime Stela Herschmann, spécialiste en politique climatique à l’Observatoire du climat au Brésil.  

  • Favoriser l’inclusion et la justice climatique

Les plus vulnérables – peuples autochtones, populations du Sud, habitants de quartiers informels – sont les plus exposés aux impacts climatiques. La société civile demande leur inclusion dans les décisions. Plus de 3 000 représentants autochtones sont attendus à la COP30, un record. Le ministère brésilien des peuples indigènes propose que 20 % des fonds du TFFF leur soient directement alloués. 

Éléonore Hughes